Watch out, watch out there’s a moustache about!
C’ÉTAIT LE 28 JANVIER 1841: LE PORT OBLIGATOIRE DE LA MOUSTACHE
La moustache devient un attribut des gendarmes au XIXe siècle, au point que la population, pour prévenir l’arrivée de la force publique s’exclamait : « attention les moustaches » !
Ce signe distinctif, symbolisant la virilité et l’autorité des gendarmes, fait d’une certaine manière partie de l’uniforme. Les différentes représentations des soldats de la loi, dans le théâtre de Guignol, la peinture, le vaudeville, la publicité, le cinéma ou encore l’art populaire soulignent cette omniprésence des attributs pileux.
Une décision ministérielle du 20 mars 1832 rend le port de la moustache obligatoire pour tous les militaires. En juin 1836, il est déterminé qu’elle doit être coupée « uniformément au niveau de la lèvre supérieure, s’étendre sans discontinuité sur toute la longueur de la lèvre et s’arrêter toujours aux coins de la bouche ». Deux mois plus tard, un texte précise que la moustache sera portée par l’ensemble des militaires, hormis ceux de la gendarmerie. Cette sentence, très mal perçue par l’Arme, est vécue comme une humiliation et soulève un véritable tollé.
Il faut attendre le ministère du maréchal Soult, qui contribue par ailleurs à améliorer la situation matérielle des gendarmes, pour que ceux-ci retrouvent, le 28 janvier 1841, le droit et l’obligation de porter la moustache. À partir de 1846, elle doit être taillée en brosse.
Enfin, en octobre 1848, la République naissante autorise les gendarmes à porter la mouche – touffe de poils au-dessous de la lèvre inférieure –, un signe honorifique que certains arborent avec orgueil.
Le port de la moustache demeure obligatoire jusqu’en 1933.
Tout comme le bicorne, la moustache, à elle seule, a puissamment contribué à fixer l’image des gendarmes dans l’imaginaire collectif des Français.